L’Institut Pasteur de Bangui, l’Institut Pasteur Paris et le Museum national d’Histoire naturelle conduisent un projet transversal de recherche nommé AFRIPOX : étude du Monkeypox dans le concept one health – infection humaine, réservoir animal, écologie de la maladie et outils de diagnostic. L’objectif est de mieux connaitre l’épidémiologie de la maladie en République Centrafricaine et tenter d’identifier son réservoir animal afin de proposer des mesures de santé publique adaptées.
Le monkeypox (variole du singe) a été rapporté en République Centrafricaine en 1984 pour la première fois. Souvent assimilée à la varicelle, cette maladie est très peu connue des autochtones. La maladie entraîne la mort dans 1 à 10% des cas et il n’y a pas de traitement curatif connu. Ces dernières décennies, au moins 12 micro-épidémies de Monkeypox ont été déclarées dans les régions du sud de la Centrafrique. Sur le plan international, cette maladie suscite une inquiétude croissante au point de figurer dans la liste des maladies prioritaires 2018 de l’Organisation mondiale de la santé, comme pathologie émergente exigeant une évaluation rapide du potentiel de riposte.
L’Institut Pasteur de Bangui assume la mission nationale de surveillance des épidémies de monkeypox en République Centrafricaine. A travers le Centre National de Référence OMS pour les arbovirus, virus des fièvres hémorragiques, virus émergents et zoonoses qu’il héberge, il joue également un rôle clé dans le plan de riposte préconisé par l’OMS. Au-delà de sa mission nationale, l’Institut pasteur de Bangui collabore au projet AFRIPOX initié en 2018 en République Centrafricaine.
AFRIPOX est un projet qui consiste en l’étude de l’épidémiologie et l’histoire naturelle de la variole du singe en République Centrafricaine. Ce projet consiste en une approche anthropologique, zoologique, écologique et épidémiologique. Cette approche pluridisciplinaire est de type One health, c’est-à-dire qui reconnait les liens entre la santé humaine, santé animale et environnement et nécessite la mobilisation de l’ensemble des experts en santé humaine, animale et des facteurs de l’environnement. L’objectif étant de mieux connaitre cette maladie, son épidémiologie en République Centrafricaine et de tenter d’identifier son réservoir animal afin de proposer des mesures de santé publique adaptées et d’éviter la survenue d’épidémie de variole du singe en République Centrafricaine.
AFRIPOX est une collaboration établie en octobre 2018 entre l’Institut Pasteur Paris, l’Institut Pasteur de Bangui et le Museum national d’Histoire naturelle autour de la variole du singe en République Centrafricaine. Cette large gamme d’expertises scientifiques et technologiques est fédérée grâce à la stratégie internationale de l’Institut Pasteur centrée sur son Réseau International des Instituts Pasteurs et sa collaboration avec les institutions « hors réseau ». Dans ce contexte, le médecin spécialiste en maladies infectieuses et tropicales de l’unité de recherche et d’expertise en épidémiologie des maladies émergentes de l’Institut Pasteur Paris Camille BESOMBES était en visite à Bangui du 9 au 13 décembre 2019 pour poser les bases du projet.